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La guerre de nord est

La guerre dans l’Equateur 
 
Mardi, 29 Décembre 2009 11:04 | PostAuthorIconÉcrit par IPS | PDF Imprimer Envoyer 
KINSHASA - «La guerre qui sévit depuis le début de l’année 2009 en Equateur,,, dans la partie nord de la République démocratique du Congo (RDC), n’est pas un simple affrontement ethnique», reconnaît le ministre congolais de la Communication et des Médias et porte-parole du gouvernement, Lambert Mende Omalanga. 
 
Au départ, le gouvernement congolais «n’a pas pris toute la mesure de la situation à Dongo, principale ville où sévit la guerre. Il s’est laissé prendre au piège de la thèse apparente des affrontements interethniques», déclare Joshua Bokele, chef coutumier habitant de Dongo. «Il y a un an, dès les premiers signaux de trouble, le gouvernement n’avait alors dépêché qu’une section de la police d’intervention rapide, unité spéciale de la police nationale congolaise, en vue de rétablir l’ordre». 
 
Pour Mounoubai Madnodje, le porte-parole civil de la Mission des Nations Unies au Congo (MONUC), s’exprimant lors d’une conférence de presse au siège de l’institution, le 16 décembre à Kinshasa, la capitale de la RDC, «tout ce qu’on sait de cette rébellion c’est qu’elle se nomme 'Patriotes résistants Enyele'. Il s’agit d’une insurrection dont on ne connaît pas beaucoup les contours et qui semble instiguée par une main noire», ajoute-t-il. 
 
«Mais qui finalement sont ces insurgés? Quelles sont leurs revendications? Quels sont les moyens mis en place par le gouvernement pour protéger la population civile et ses biens et rétablir la paix? Ni le gouvernement, ni la MONUC) ne veut donner des réponses à ces questions, alors que la population a besoin d’être informée puisqu’elle en est la première victime», affirme Bokele. 
 
Selon Bokele, «le gouvernement et la MONUC, qui ont la charge de la sécurité sur tout le territoire congolais, n’ont pas le droit d’ignorer ni de dire publiquement qu’ils ignorent les contours exacts de cette guerre dont beaucoup de civils sont inutilement victimes à Dongo et dans les villages voisins de Dongo». 
 
«Nous ne savons rien sur l’origine de cette rébellion et il est quasiment impossible d’identifier les rebelles, surtout puisqu’ils s’habillent de la même façon que les civils», a indiqué à IPS, Laurentine Lokuli, une déplacée de guerre installée à Mbandaka, dans le nord-ouest du pays, depuis dimanche le 20 décembre, vivant sous une tente de fortune avec quatre jeunes enfants. 
 
Mais «puisqu’ils ne veulent pas nous informer sur les instigateurs de cette guerre et sur leurs revendications, qu’ils nous disent au moins les moyens qu’ils mettent en jeu pour y faire face et protéger les civils qui continuent à errer dans toute la province, au Congo-Brazzaville et en Centrafrique, fuyant les détonations d’armes lourdes», s’indigne Maria Bokungu, mère d’une famille de sept enfants, elle aussi déplacée de guerre à Mbandaka. 
 
Tout en reconnaissant l'erreur d’appréciation au départ sur la nature de cette guerre, «le gouvernement a repris la situation en main et a déjà déployé quelques bataillons des Forces armées congolaises (FARDC) pour traquer et mettre hors d’état de nuire les instigateurs de cette machination», affirme Mende Omalanga. 
 
Et selon Babacar Gueye, commandant des opérations militaires de la MONUC «cette fois-ci, les FARDC bénéficient d’un effort conséquent du gouvernement». 
 
Entre-temps «plus de 150.000 personnes et de nombreuses familles qui ont quitté la zone de guerre continuent à errer dans le froid, tantôt à travers d’autres villes et villages de la province, tantôt au Congo-Brazzaville et en Centrafrique, deux pays voisins de la province de l’Equateur, sous la pluie sans assez d’assistance de la part du gouvernement», indique un rapport du Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), dont copie est parvenue à IPS. 
 
Cependant, malgré cette situation humanitaire déplorable et une insécurité montante, «les difficultés pour les Forces armées congolaises (FARDC) de reprendre Dongo et les villages voisins sont évidentes, entre autres, à cause de l’indiscipline de ses éléments et du fait que certains d’entre les militaires congolais sont mêlés à des crimes notamment sexuels», affirme un rapport de l’ONG internationale 'Human Rights Wacth', dont copie est parvenue à IPS. 
 
Ce rapport publié le 13 décembre demande particulièrement à la MONUC «d’arrêter son soutien aux FARDC pour marquer son désaccord avec le fait que cette armée manque de professionnalisme et qu’en toute impunité, certains de ses membres se rendent auteurs des violences envers la population civile». 
 
Considérant que «les tâches qu’elle accomplit sont déterminées par le Conseil de sécurité, la MONUC a décidé d’apporter son soutien aux FARDC, notamment pour apporter de l’assistance humanitaire aux déplacés de guerre et du soutien aux autres agences et organisations humanitaires coupées de leurs bases à cause des guerres, comme le Programme alimentaire mondial (PAM) qui fournit déjà des rations à environ 19.000 personnes à Betou, Boyele, Landza et Liboko», a déclaré Jean Paul Dietrich, le porte-parole militaire de la MONUC. 
 
«Les premiers éléments militaires de la MONUC sont arrivés depuis 15 décembre à Dongo et Gemena, où une base opérationnelle temporaire a été déployée en Equateur», explique Dietrich, indiquant qu’en moyenne 500 hommes sont déployés sur place avec du matériel pour résorber la crise humanitaire. 
 
Pour l’instant, «il reste impossible que des opérations d’évacuation des populations soient envisagées, notamment à Bobito, Bokonzi, Bozene, Dongo, Gemena et Tandala avant toute assistance à la population vulnérable», souligne le Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA). (FIN/2009) 
 
 
 
Emmanuel ChacoLes vraies causes et enjeux de cette nouvelle guerre en RDC 
 
Source locale 
Bukavu, RD Congo 
03.06.04 
1. Les Troupes insurrectionnelles commandées par le Général Laurent NKUNDA 
 
*Objectif affiché : venir à Bukavu pour aider le Col. MUTEBUSI à protéger la Communauté Banyamulenge. 
 
*Faux : pour les raisons suivantes : 
 
- La guerre à commencé le mercredi 26/05/04 par un acte d'indiscipline et d'insubordination du colonel MUTEBUSI qui tenait à franchir la frontière et se rendre au Rwanda sans autorisation. 
 
- Les 1000 hommes du Général NKUNDA ne se sont pas regroupés instantanément en 24-48heures pour être prêts au combat et se retrouver à Kalehe déjà le 28/05/04. 
 
- La version controversée du massacre des Banyamulenge n'a été évoquée qu'après le 28/05/04 quand les Banyamulenge se sont rendu compte de pertes en vies humaines subies au combat par ceux civiles et militaires qui se sont rangés du côté du Colonel MUTEBUSI. 
 
* Le vrai objectif et la vraie raison d'entrer dans le guerre par les Hommes de Laurent NKUNDA, c'est la 3ème guerre préparée de longue date dont le déclenchement était prévue pour le 28/05/04 mais précipitée par la crise provoquée par le Colonel MUTEBUSI le 26/05/04. En effet, les Hommes de Laurent NKUNDA ont commencé à faire mouvement de plusieurs coins du Nord-Kivu depuis 2 semaines pour se regrouper dans la localité de KALUNGU à 10 km de Minova sur la route vers Kalehe. Le gros de la troupe venait de Goma et le rendez-vous de Kalungu, c'était pour éviter que les camions ne soient arrêtés à MINOVA où il y a une barrière. Ainsi les camions FUSO-Mitsubishi qui les ont embarqués sont venus de Goma vides certains avec immatriculation rwandaise ont pu traverser la barrière de MINOVA sans être soupçonnés. Les armes et minutions qu'ils utilisent ont été puisées dans les stocks d'armes de CEYA chez Mwami SANGARA, de KALUNGU et de NUMBI. 
2. L'entrée massive des soldats rwandais APR par le lac Kivu 
 
Bloqués de pouvoir entrer par les frontières de la Ruzizi où il y a de nombreux témoins gênants (dont la MONUC), les soldats Rwandais de l'APR ont commencé leur traversée du Rwanda via Idjwi par dizaines d'embarcations en bois, motorisées appelées «Boats», et ce, depuis le samedi 29/05/04 la nuit. Ils ont été aperçus dans les eaux territoriales congolaises entre l'Ile d'Idjwi et le Territoire de Kalehe après avoir contourné par l'extrême-Nord de l'Ile entre la localité de KIHUMBA (Idjwi) et les Ilots WANE du Rwanda. Dimanche vers 5h00 du matin le 30/05/04, ces embarcations bandées de soldats rwandais ont été aperçues escortées et protégées par les speed Boats militaires de l'APR et se dirigeaient vers le continent pour déverser tous ces militaires par centaines à la côte sur les localités portuaires de KABONDE, KAKONDO non loin de la FOMULAC et KAJUTSHU sur la presqu'île non loin de MUGERI. Ce sont ces militaires qui sont remontés vers Kavumu où ils ont fait jonction avec les 1000 hommes du Général NKUNDA et encercler l'aéroport. 
3. Le rôle de la MONUC : globalement négatif 
 
- C'est la MONUC qui a stoppé l'élan du Front du Général MBUDZA Mabe le 27/05/04 quand il repoussait les insurgés de MUTEBUSI à la frontière soi-disant qu'elle (la Monuc) allait négocier le désarmement de MUTEBUSI, ce qu'elle n'a jamais réalisé. Au contraire, la MONUC a conforté Mutebusi bien armé avec ses hommes dans le cantonnement du Quartier de NGUBA et Collège ALFAJIRI. 
 
- C'est la même MONUC qui sape le moral des combattants loyalistes pour les décourager d'affronter les éléments du Général NKUNDA venu de GOMA ! La stratégie c'est la proposition de la trêve et de la négociation pour permettre à l'ennemi de s'organiser. 
 
- C'est toujours la même MONUC qui facilitera aux troupes du Général NKUNDA de prendre l'aéroport en faisant semblant de la contrôler par ses quelques éléments cantonnés dans le hangar de l'aérogare. 
 
- La MONUC a été informée instantanément de l'arrivée par le Lac des éléments de l'APR vers les localités de Kakondo, Kabonde et Kajutshu le 30/05/04 vers 8h00 (c'est l'officier MONUC du nom de IGOR à qui le message a été transmis avec schéma de carte géographique à l'appui pour montrer le passage des forces de l'APR) et encore une fois pour cette information elle s'est comportée en observateur aveugle. 
4. Elan de solidarité de toutes les Forces vives pou appuyer les FARDC loyalistes autour du Général MBUDZA Mabe 
 
- Des milliers des jeunes se sont offerts en volontaires pour apprendre à tirer et entrer dans l'armée immédiatement en vue de bouter l'ennemi dehors. 
 
- Les hommes d'Affaires regroupés au sein de la FEC se sont cotisés pour un montant important de l'effort de guerre d'appui au Général MBUDZA Mabe. 
 
- Nombreuses mamans volontaires sont à pied-d'œuvre en permanence pour préparer des repas des militaires combattants au front. 
 
- La Population citadine de Bukavu est décidée de ne pas quitter la ville malgré la menace d'occupation par les insurgés. Ils sont de cœur avec les combattants loyalistes et ne sont pas prêts à accorder confiance aux insurgés. Ituri : "Couvert de Sang" 
I. RESUME 
 
L'Ituri est souvent décrit comme l'un des coins les plus sanglants de la République Démocratique du Congo (RDC). Malgré trois accords de paix censés mettre un terme à la guerre qui dure depuis cinq ans au Congo, les combats dans le Nord-Est de la RDC se sont intensifiés, fin 2002 et début 2003. Début mai 2003, des centaines de civils ont été massacrés dans la ville de Bunia et des dizaines de milliers d'autres ont été forcés de fuir. Certains ont cherché refuge près de l'enceinte des Nations Unies, espérant désespérément trouver une protection contre la violence. Alors que la communauté internationale se concentrait sur la ville de Bunia, les massacres se sont poursuivis dans d'autres parties de l'Ituri, loin de l'attention des médias. Comme l'a décrit un témoin: «L'Itui était couvert de sang.» 
 
Sur la base des informations rassemblées par ses chercheurs et sur d'autres rapports, Human Rights Watch estime qu'au moins 5 000 civils sont morts des suites de la violence directe en Ituri, entre juillet 2002 et mars 2003. Ces victimes s'ajoutent aux 50 000 civils qui, selon les Nations Unies, sont morts là-bas depuis 1999. Ces pertes représentent juste une partie d'un total estimé à 3,3 millions de civils, morts dans tout le Congo, un bilan qui fait de cette guerre, la guerre la plus meurtrière pour les civils, depuis la seconde guerre mondiale. 
 
Les groupes armés ont commis des crimes de guerre, des crimes contre l'humanité et d'autres violations du droit humanitaire international et des droits humains sur une vaste échelle, en Ituri. Les assaillants ont massacré des civils désarmés, souvent pour la seule raison de leur appartenance ethnique, tuant des dizaines et parfois des centaines de civils dans chacune des attaques de ce type. Dans l'un de ces massacres étudiés par les chercheurs de Human Rights Watch, les combattants ngiti avec les soldats de l'Armée Populaire Congolaise (APC) de Mbusa Nyamwisi ont tué au moins 1 200 enfants hema et bira, des femmes et d'autres civils à Nyakunde. Sur une période de dix jours, les assaillants ont exécuté une opération bien planifiée, massacrant systématiquement et parfois torturant des civils dans leurs fouilles, maison par maison et exécutant des malades encore dans leur lit d'hôpital. De nombreux autres massacres, en particulier ceux qui se sont produits dans des zones plus reculées, n'ont même jamais été rapportés. 
 
Les groupes armés ont également perpétré des exécutions sommaires, enlevant de force des personnes dont le sort est aujourd'hui encore inconnu. Ils ont arbitrairement arrêté et illégalement détenu d'autres personnes, dont certaines qu'ils ont soumises à une torture systématique. Des survivants ont affirmé aux chercheurs de Human Rights Watch que l'Union des Patriotes Congolais (UPC), groupe hema, avait pratiqué une «chasse à l'homme» contre les Lendu et d'autres opposants politiques, peu de temps après l'accession de ce groupe au pouvoir, en août 2002. De nombreux Lendu ont été arrêtés. D'autres ont fui ou sont allés se cacher, effrayés de marcher à découvert dans les rues de Bunia. Selon des témoins, des officiers militaires de haut rang appartenant à l'UPC avaient la charge de deux sites de détention devenus célèbres pour être des lieux d'exécutions sommaires et de torture. 
 
Les combattants des groupes armés ont également commis des viols et des actes aussi inhumains que des mutilations et du cannibalisme, une pratique censée apporter une force rituelle à ceux qui s'y livrent et inspirer la terreur chez leurs adversaires. 
 
Tous les groupes ont recruté des enfants pour le service militaire, certains âgés de sept ans seulement, les soumettant aux risques et difficultés des opérations militaires. Alors que la guerre s'intensifiait, le recrutement forcé a tellement augmenté que des observateurs ont décrit les forces belligérantes comme des «armées d'enfants». 
 
Plus de 500 000 personnes ont été contraintes de quitter leur maison en Ituri, se trouvant souvent confrontées à une autre violence au cours de leur fuite. Les membres des groupes armés ont pillé nombre de ces maisons et ont souvent incendié et détruit des villages entiers pour décourager tout retour. Des groupes politiques armés et leurs soutiens extérieurs ont violé le droit humanitaire international en empêchant délibérément les agences humanitaires d'apporter leur assistance aux gens qu'ils auraient définis comme étant leurs ennemis. L'année dernière, il y a eu plus de trente cas de détention de travailleurs humanitaires, avec menaces, coups ou expulsion de l'Ituri. L'attaque la plus grave fut le meurtre de six employés du Comité International de la Croix Rouge en avril 2001, un incident aux vastes répercussions décrites plus loin dans ce rapport. 
 
Les auteurs de ces crimes sont rarement punis. Selon les informations accessibles aux chercheurs de Human Rights Watch, les groupes armés hema, lendu et autres n'ont mené d'enquête sur aucun des abus décrits dans ce rapport et n'ont tenu pour responsables de leurs actes aucun de leurs auteurs. Dans les quelques rares cas où les mouvements politiques ont plié sous les pressions locales et internationales et ont jugé les coupables présumés, les procédures n'étaient pas conformes aux critères internationaux pour des procès équitables. 
 
La guerre en Ituri est un écheveau complexe de conflits locaux, nationaux et régionaux qui se sont développés après qu'une dispute locale entre Hema et Lendu eut été exacerbée par les acteurs ougandais et aggravée par la guerre internationale plus large qui déchirait la RDC. Les groupes rebelles nationaux comme le Mouvement pour la Libération du Congo (MLC), le Rassemblement Congolais pour la Démocratie-Mouvement de Libération (RCD-ML) et le Rassemblement Congolais pour la Démocratie-Goma (RCD-Goma) ont soutenu des milices locales dans leurs conflits afin d'étendre la base de leur propre pouvoir dans le gouvernement provisoire de la RDC ou peut-être même pour faire capoter les négociations. Ces groupes nationaux, ainsi que les groupes ethniques locaux en Ituri ont été et dans certains cas, sont encore soutenus par les gouvernements de l'Ouganda, du Rwanda et de la RDC. 
 
L'Ituri est maintenant le champ de bataille d'une guerre entre les gouvernements de l'Ouganda, du Rwanda et de la RDC qui ont fourni un soutien politique et militaire aux groupes armés locaux malgré de nombreuses preuves de violations très répandues du droit humanitaire international. En agissant de la sorte et en étant incapables d'exercer leur influence sur ces groupes afin que soit mis un terme à ces abus, ils partagent la responsabilité de ces crimes. Les responsables internationaux et le Conseil de Sécurité des Nations Unies dénoncent régulièrement ces crimes mais ont également échoué à y mettre un terme ou à les traiter en justice. 
 
L'Ouganda, puissance occupante en Ituri de 1998 à 2003, a échoué dans l'obligation qui est la sienne, selon le droit humanitaire international, de protéger la population civile. Les autorités ougandaises ont joué un rôle direct dans les changements politiques et administratifs en Ituri, stimulant la création de nouveaux partis politiques et de milices. Alors que ce conflit s'étendait pour englober plus de gens et des zones plus vastes, l'Ouganda l'a utilisé comme un prétexte pour demeurer présent dans cette région riche en ressources, exploitant ses minerais et son commerce. 
 
Le fait qu'un soutien politique et militaire en provenance d'acteurs extérieurs, gouvernements nationaux ou mouvements rebelles, ait été disponible, a encouragé les responsables locaux à former de nouveaux groupes, généralement sur la base d'une loyauté ethnique. Certains de ces groupes sont devenus les défenseurs de positions à base ethnique de plus en plus extrêmes. Les responsables de ces groupes ont souvent défini leurs propres priorités et ont facilement changé de maîtres, en fonction de ce que leur dictaient leurs intérêts. Dans cet environnement très changeant, une constante est demeurée: les abus commis contre la population civile. 
 
Le conflit en Ituri est important, non seulement à cause de l'ampleur des souffrances et des destructions imposées aux populations locales mais aussi à cause de ses liens avec des luttes plus larges. La complexe imbrication de conflits locaux, nationaux et régionaux existe également dans les Kivus où les civils ont souffert de massacres et d'autres graves abus et une telle situation pourrait se développer ailleurs en RDC. La poursuite de ce type de combat de niveau local met en danger le processus de paix dans tout le pays et au-delà. 
 
Jusqu'à récemment, le conflit en Ituri a été largement ignoré par la communauté internationale. En dépit d'informations contraires, certains états membres des Nations Unies et certains officiels des Nations Unies percevaient l'Ituri comme une simple «guerre tribale», sans liens avec la guerre plus large en RDC. Entre 1999 et avril 2003, la Mission de l'organisation des Nations Unies en RDC (MONUC) disposait seulement d'une petite équipe de moins de dix observateurs pour couvrir cette région très changeante d'environ 4,2 millions de personnes. Les effectifs de la MONUC ont été augmentés, dans l'urgence, de plusieurs centaines d'hommes en avril 2003 mais ces derniers n'avaient pas la capacité de protéger des milliers de civils qui avaient fui et s'étaient réfugiés auprès d'eux, en quête de protection lorsque des affrontements ont de nouveau éclaté, entre des milices rivales, début mai. Le Conseil de Sécurité des Nations Unies a autorisé une Force Multinationale Intérimaire d'Urgence avec un mandat Chapitre VII afin de protéger les civils et le personnel des Nations Unies, dans la ville de Bunia pour une courte période pendant que la MONUC renforçait sa présence. Cette décision, si elle a aidé les habitants de la ville, a laissé des dizaines de milliers de civils à l'extérieur de Bunia, sans protection et à la merci de groupes armés qui ont continué à combattre. Au moment de la publication de ce rapport, Human Rights Watch continue de recevoir des rapports sur des massacres en Ituri. 
 
Ce rapport est le résultat d'un travail de terrain réalisé par deux chercheurs de Human Rights Watch, en février 2003, se concentrant sur la violence à base ethnique, les violations du droit humanitaire international et le rôle des armées étrangères en Ituri. Il s'appuie sur des enquêtes à Bunia, dans les camps pour personnes déplacées au nord de Beni et dans les zones frontières de l'Ouest de l'Ouganda. Human Rights Watch exprime sa gratitude et son respect pour l'assistance offerte à ses chercheurs par les organisations congolaises de défense des droits humains et par de nombreux autres groupes et individus qui ont pris de grands risques en fournissant ces informations. Par souci de préserver leur sécurité, nous ne communiquons pas leurs noms, ni les détails nécessaires à la protection de leur identité. 
 

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Modifié en dernier lieu le 1.10.2013
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